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Bonne anniversaire, Chopin !

Nocturnes

Le nocturne a été inventé John Field, un compositeur et pianiste irlandais, qui a publié ses trois premiers nocturnes en 1814. Ces morceaux de caractère romantique sont mélancoliques, avec une mélodie expressive et rêveuse accompagnée d’accords brisés. La majorité des nocturnes de Chopin adoptent une forme simple d’A-B-A. La partie A est habituellement un modèle rêveur de bel canto, tandis que la partie B est d’un contenu plus dramatique. En ce qui concerne la distinction de mélodie, l’abondance d’harmonie et l’originalité du style du piano, les nocturnes de Chopin sont bien mieux que ceux de Field. La similarité entre les nocturnes de Chopin et les cavatinas de Bellini (comme Casta diva de Norma) a été observée, mais il y a peu de preuve d’une influence dans n’importe quelle direction.

Nous avons vu les émotions timides et tendres que Field les a chargés d’interpréter, supplantés d’effets étranges. Un génie, seul, s’est possédé de ce modèle, le donnant tout le mouvement et ardeur dont c’était susceptible. Chopin, dans ses nocturnes poétiques, a chanté non seulement les harmonies qui sont la source de nos plaisirs les plus inexprimables, mais de même l’agitation et la confusion auxquelles elles donnent souvent lieu.
- Franz Liszt

Nocturne en si bémol mineur, op. 9 n° 1 — Larghetto

Les premières œuvres à être publiées en France, en Allemagne et en Angleterre furent ces nocturnes (op. 9), qui sont apparus lors de la période de décembre 1832 à juin 1833. Ils ont été composés, partiellement, à Vienne et complétés à Paris. Ce premier morceau confirme immédiatement le caractère du nocturne. L’irrégularité des configurations rythmiques est un aspect du modèle d’ornementation de Chopin qui continue à être employé dans des œuvres postérieures telles qu’op. 27 n° 2. Cette pièce a été composée en 1830/1832 et fut publiée en 1832/1833 ; elle est dédiée à Marie Pleyel, l’épouse de l’éditeur et du pianiste virtuose, Camille Pleyel.

Nocturne en mi bémol majeur, op. 9 n° 2 — Andante

Ce nocturne ressemble au Nocturne n° 9 de Field dans la même clé. La figuration de la main gauche est semblable ; tous les deux portent des cadences vers leurs fins. C’est le nocturne le plus célèbre de Chopin. C’a été composé en 1830/1832 et publié en 1833 ; c’est aussi dédié à Marie Pleyel.

Nocturne en si majeur, op. 9 n° 3 — Allegretto

Ce nocturne est obscur et rarement exécuté. C’est un exercice en lyrisme et délicatesse. Le développement est paradoxal, comportant le caractère d’une tempête gracieuse. C’a été composé en 1830/1832 et publié et 1833 ; c’est aussi dédié à Marie Pleyel, une pianiste reconnue de ce temps.

Nocturne en fa majeur, op. 15 n° 1 — Andante cantabile

L’introduction de cette pièce est calme et sereine. Cette paix est désormais suivie d’une tempête de fa mineur dans la section centrale, qui purge un paquet de doute et d’ennui. Une récapitulation suit, apaisant l’inquiétude et restaurant la tranquillité. Ce morceau a été composé en 1830/1831 et fut publié en 1833/1834 ; il est dédié à Ferdinand Hiller, un compositeur allemand.

Nocturne en fa dièse majeur, op. 15 n° 2 — Larghetto

Bien que ce nocturne soit assez populaire, cette chanson n’est pas aussi bien connue que le nocturne très célèbre en mi bémol majeur. Cette pièce a beaucoup plus de difficultés techniques et exige plus de technique et une plus grande portée de dynamique. Arthur Hedley dit que ce nocturne a été composé en 1832, après l’arrivée de Chopin à Paris. C’a été publié en 1833/1834 ; c’est dédié à Ferdinand Hiller.

Nocturne en sol mineur, op. 15 n° 3 — Lento

Dans ce nocturne c’est l’irrégularité et l’imprévisibilité des phrasées qui demandent l’attention. Cette pièce est nostalgique dans ses sections externes, avec un passage d’hymne, marqué religioso. Pour mettre en valeur la pureté de ce passage, Chopin a fait exprès d’abstenir à utiliser la pédale. Le retour prévu à l’ouverture est toutefois remplacé par une nouvelle idée, étant un peu modal en caractère. Ceci semble approcher une cadence en ré mineur, mais les accords de conclusion rapportent la musique en sol majeur, avec une suspension archaïque de 4-3 et une tierce de Picardie.

Il est douteux qu’il ait un exemple d’une telle harmonie qui peut être trouvé avant ce morceau, à moins qu’on considère le troisième mouvement « en mode lydien » du quatuor à cordes de Beethoven (op. 132).

On dit que Chopin, après avoir vu Hamlet, composa ce nocturne et le nomma, Sur le cimetière. Après avoir été demandé pourquoi il ne l’a pas publié portant ce titre, il réponda : « Laissez-les deviner… » Cette œuvre a été composée en 1833 et publiée en 1833/1834 ; elle est dédiée à Ferdinand Hiller.

Nocturne en do dièse mineur, op. 27 n° 1 — Larghetto

Ce morceau a été composé en 1834/1835 et publié en 1836 ; c’est dédié à la Comtesse d’Apponyi. Ce nocturne est connu sous le nom de « Les plaintives. » Il est opacifié dans une atmosphère foncée, pleine de suspense et de tension intérieure. La partie centrale nous mène à une humeur triomphante, lorsque la section des accords développe un instant de victoire temporaire. Niecks, un biographe important de Chopin, considéra ces nocturnes (op. 27) les meilleurs.

Nocturne en ré bémol majeur, op. 27 n° 2 — Lento sostenuto

Ce nocturne commence par une mélodie sereine de beauté hypnotique, flottant au-dessus d’une mer d’harmonie de ré bémol majeur. Son développement intensifie le sens du drame, et le morceau termine à l’aide des vagues de nostalgie. Il est en effet suprême dans sa classe des morceaux de salons parisiens, si pas plus. C’a été composé en 1834/1835 et publié en 1836 ; c’est dédié à la Comtesse d’Apponyi.

Nocturne en si majeur, op. 32 n° 1 — Andantino sostenuto

Artur Rubinstein avait toujours terminé ce nocturne avec un accord majeur : « dans l’édition de Debussy de Chopin, que j’aime, le nocturne en si majeur termine avec un accord majeur. En Chopin, on ne devrait pas discuter de telles choses. Chopin changeait toujours ses œuvres. […] Je joue l’accord majeur parce que l’accord mineur affaibli la fin : ça affaibli tout le thème. » Chopin a composé cette pièce en 1836/1837 et l’a publiée en 1837 ; c’est dédiée à Madame la Baronne de Billing.

Nocturne en la bémol majeur, op. 32 n° 2 — Lento

Comparé aux nocturnes précédents, le tempo dans la section centrale demeure le même et les seuls changements sont de figuration. Le niveau de contraste est de ce fait réduit. C’est une belle œuvre avec une mélodie rêveuse et une harmonie majestueuse. Ce nocturne a été composé en 1836/1837 et fut publié en 1837 ; il est dédié à Madame la Baronne de Billing.

Nocturne en sol mineur, op. 37 n° 1 — Andante sostenuto

En outre connu comme Les soupirs, ce nocturne n’exige pas beaucoup de technique. La section centrale comprend un intermezzo d’accords en genre de choral. C’a été composé en 1838/1839 et publié en 1840.

Nocturne en sol majeur, op. 37 n° 2 — Andantino

Le thème élégant, en tierces et sextes parallèles, est présenté dans une variété étonnante de clés, de sorte que peu de sens de la tonalité globale reste. La section centrale est une berceuse tranquille. C’a été composé quelques semaines après avoir été arrivé à Nohant, en juin 1939. Ça fut publié en 1840.

Nocturne en do mineur, op. 48 n° 1 — Lento

Celui-ci atteint au delà du domaine du nocturne : son écriture de piano virtuose est semblable à celle des ballades. Robert Schumann a passé en revue les deux nocturnes d’opus 48, mais son admiration a été teintée avec certaines réservations. Cette pièce a été composée en octobre 1841 et publiée en 1841/1842 ; elle est dédiée à Laura Duperre.

Nocturne en fa dièse mineur, op. 48 n° 2 - Andantino

Une mélodie apparemment sans fin est jouée avec les triplets agités dans la main gauche. Ce nocturne a été composé en octobre 1841 et publié en 1841/1842 ; il est dédié à Laura Duperre.

Nocturne en fa mineur, op. 55 n° 1 — Andante

Ces nocturnes d’opus 55 ne furent pas salués par les superlatifs que les nocturnes précédents ont attirés. Guiomar Novaes remarqua au sujet de la basse : « Vous jouez les deuxièmes notes de la basse un peu staccato, laissant la pédale vers le haut. Rubinstein tient la pédale pour toute les deux notes basses. » Cette œuvre a été composée en octobre 1843 et fut publiée en 1844 ; elle est dédiée à Jane Stirling, une élève dévouée.

Nocturne en mi bémol majeur, op. 55 n° 2 — Lento

Ce nocturne se trouve à l’apogée de sa forme. C’est une application de la plus grande profondeur, contenant une mélodie de qualité naturelle infinie. Son développement et son flot sont stupéfiants. Ce nocturne a été composé en octobre 1843 et fut publié en 1844 ; c’est dédié à Jane Stirling.

Nocturne en si majeur, op. 62 n° 1 — Andante

Une œuvre d’ornement raffiné et de simplicité élémentaire, ce morceau convient à la définition du charme. C’est exigeant en termes de technique et de musicalité. Pour Kleczynski, les nocturnes d’opus 62 sont évidence d’une puissance créatrice affaiblie. Niecks considère ces nocturnes « pas de valeur importante. » Ce morceau a été composé en octobre 1846 et fut publié en 1846 ; c’est dédié à Mademoiselle R. de Konneritz.

Nocturne en mi majeur, op. 62 n° 2 — Lento

Cette oeuvre a été composée en octobre 1846 ; c’est le dernier nocturne qu’a été publié lors de la vie de Chopin. Il l’a dédié à Mademoiselle R. de Konneritz. Leichtentritt l’a décrit comme « manquant les dispositifs du grand art. »

Nocturne en mi mineur, op. 72 n° 1 (posth.) — Andante

Ce nocturne se trouve clairement dans la tradition de Field. Sa mélodie obsédante vole au-dessus de l’harmonie d'une gamme macabre. Il a été publié en 1827 et fut publié en 1855. Chopin l’a dédié à Mademoiselle R. de Konneritz.

Nocturne en do dièse mineur (posth.) — Lento con gran espressione

Ce nocturne utilise des thèmes du concerto de piano en fa mineur (op. 21). Tamas Vasary : « Si vous ne saviez pas la réminiscence, vous auriez toujours l’impression que les deux œuvres vivent le même climat émotif. »

Orazio Frugoni a suggéré à un étudiant ayant des ennuis avec ce nocturne qu’elle passe pendant la nuit par la cathédrale à Sienne : « Oui, c’est très romantique. Comme êtres humains nous obtenons ces impressions qui alimentent notre créativité ; sinon nous ne devrions pas être artistes. » Ce morceau a été composé lors du printemps de 1830 et fut publié en 1875.

Nocturne en do mineur

Ce nocturne a été publié en 1938 (TWMP, Varsovie) ensemble avec le Largo en mi bémol mineur (BI109). C’a été composé en 1837 et fut publié en 1938.
Œuvre :  Nocturnes : 
Genre de média :  Musique en feuilles Fichier MIDI

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Cette page fut mise à jour le 2007-08-11.